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Le 1er jour du reste de ma vie (défi sportif)

J'inaugure une nouvelle catégorie avec cet article : "Perso".

Cette catégorie n'est pas en lien direct avec RepatBissau et VOTRE repatriation, mais comme son nom l'indique, c'est une manière de me livrer de façon plus personnelle. Et j'espère que ça en inspirera certains. Bonne lecture !


Si vous me demandez de me présenter, je vous répondrai : Daiana Taborda Gomes, 31 ans, repatriée en Guinée depuis 2018, parents Bissau-Guinéens, maman d'un petit poisson et créatrice du blog et de la société de conseil à la diaspora RepatBissau. Si vraiment, je me sens à l'aise, j'ajouterai "Et, je veux devenir la première Femme élue Présidente de la Guinée-Bissau" Bim !

Je sais que je suis intelligente et passionnée, je travaille dur sur ce qui me passionne et au fin fond, je me vois déjà changer la face de ce pays pour du vrai... Alors où est le problème ?


Le problème, c'est que je n'ai ni discipline ni organisation. Je veux accomplir de grandes choses, mais ma propre maison est en bordel, j'oublie des engagements, j'évite les conflits et cela peut aller jusqu'à ne pas appeler quelqu'un et me faire perdre un temps fou (parce que dans 90 % des cas, ce que je redoutais n'arrive pas.). Je peux travailler sur une campagne marketing de 6 mois pendant 24 h d'affilée puis ne publier que les premiers jours parce qu'un élément est venu perturber ma journée et abandonner. 17 brouillons d'article de blog en attente que je n'ai jamais fini. Car oui, j'ai aussi ce syndrome de l'imposteur coté faussement perfectionniste où j'ai besoin de faire les choses bien ou ne pas les faire et je fini par les faires à moitié... Ce qui me frustre et la boucle de l'estime de soi dans le siphon est bouclée !

Cette voix dans ma tête qui me dit sans cesse "tu n'y arriveras pas" contre celle qui dit "tu es une des leader de ce pays, fonce !" je ne suis pas la seule à l'avoir n'es-ce-pas? . Et ça devient une prophétie auto-alimentée, une montagne russe de grande motivation et d'auto-sabotage et la "mauvaise" voix qui continue "tu vois, je te l'avais dit".


Oh, et je dois préciser qu'aujourd'hui 7 juin 2023, je fais 86 kilos pour 1m63... Je ne me sens pas bien dans mon corps.


De par mes nombreuses lectures depuis l'adolescence, j'ai conscience de ces problèmes depuis longtemps, mais impossible de passer la barrière des quelques jours ou semaines. Nombreux essais, aucune consistance. Parfois, c'est d'ordre économique, mais la plupart du temps, c'est d'ordre mental, la procrastination, la paresse. Sauf que toutes les taches que je n'ai pas faites restent dans un coin de ma tête, elles ne disparaissent pas. D'où le sentiment d'être débordée sans n'avoir rien fait.

Je savais depuis longtemps que j'aurais besoin d'un coach à la manière des emissions télé américaines qui font fondre des obèses en les poussant dans leur retranchements sans consessions. J'ai besoin de ça, je le sais. Est-ce agréable ? Non ! Est-ce nécessaire ? Absolument !

Mais qui a les moyens de s'offrir un coach personnel qui vous lèvera du lit, qui vous suivra toute la journée et vous poussera à faire ce que vous avez à faire ? Beyoncé peut-être, mais pas moi.


Puis arrive dans ma vie, Siphiwe Baleka ! Cet homme est l'intégrité incarnée, il a la discipline que sa vie d'athlète lui a inculquée (40ans de natation de haut niveau!), il a une capacité de rétention d'informations incroyable ce qui lui permet d'être fin stratège, raison pour laquelle les plus grands noms du panafricanisme dans le monde anglophone le connaissent aujourd'hui.

Et Daaaamn qu'il est sexy !


Bref, le coach que j'avais toujours voulu est là gratuitement sauf qu'il est plus qu'un coach, c'est un mentor, mon associé dans RepatBissau, l'entraîneur de mon poisson de fils et mon compagnon. Et vous savez comme il nous ait difficile de se montrer dans son vrai soi à quelqu'un qu'on aime.

Siphiwe a un programme de perte de poids qu'il a appelé "4 min fit" qui a fait grand succès aux Etats-Unis parce qu'il était destiné à la population en moins bonne santé physique: les chauffeurs poids lourds ! Un défi sportif et d'alimentation simple: 4 min d'intense mouvement non-stop pour activer le système brûleur de graisse puis manger des protéines toutes les 3 heures pour que le système reste activé. Bien évidemment une deuxième session le soir est encore mieux, mais tenons nous à 4 min le matin.


Croyez-le ou non, le programme est faisable par n'importe qui n'étant pas tétraplégique sauf... Moi ! Par je ne sais quelle raison depuis plusieurs années, je ne peux pas remuer le corps sans que mon estomac me dise d'aller me faire voir, nausées et vomissements dès que je bouge. Je n'arrivais pas à faire cet effort de 4 min sans être hautement nauséeuse. Sip n'a pas insisté et m'a laissé tranquille...

Juillet - octobre 2022, je pars me ressourcer en France et là, orgie de fromage, vin, fast food, japonais, chinois... Bref, toute la nourriture qui m'a manqué en me disant "bof je perdrais en Guinée, il n'y aura pas tout çà... Le petit diable dans ma tête m'a convaincu! J'ai pris 7 kilos et j'ai continué d'en prendre en rentrant en Guinée...


La semaine dernière, j'ai tenté un programme de yoga doux qui me permettait de me remettre en selle en douceur... Même cela, j'ai tenu 5 jours puis dès que le jour de repos est arrivé, je me suis trouvé des excuses pour ne pas m'y remettre. Et la conscience est là pour taper sur le système... "Tu n'es pas capable". Je voulais faire ce programme de yoga pour éviter le regard de mon compagnon le jour où j'échouerai. Je pense qu'il a senti l'énième désarroi de mon énième échec, mais n'a jamais rien dit, ce gentleman.


Dimanche soir, Sip me demande de considérer de me remettre au "4min fit" en acceptant complètement ma nausée, ne plus me battre contre mais bien de me laisser vomir et voir comment mon corps réagit ensuite.

Encore une fois, j'ai évité de reprendre le programme plusieurs fois, car je ne voulais pas qu'il voit mon vrai moi, celle qui échoue, celle qui abandonne. Mais surtout, je ne voulais pas qu'il m'abandonne. Non pas en termes de relation personnelle, mais qu'en tant que coach et mentor.

J'ai besoin qu'il croit en moi plus que je ne crois en moi-même !

Et tel l'homme merveilleux qu'il est, il m'a fait comprendre qu'il était là pour moi et qu'il m'accompagnerait avec plaisir dès lors que j'en fais la demande.

Et bien, je ne lui ai rien demandé... Et je n'ai pas fait de séance ni lundi, ni mardi.

Ce matin mercredi, pas d'école et grasse matinée ! Je l'entends faire sa séance qu'il filme comme tous les jours, car il a un groupe sur Backroom qui lui permet de partager ce contenu avec ses clients. Je traîne au lit et je l'entends citer le nom d'un de ses fils et de la maman du petit un peu comme une dédicace.

Là, ma conscience me réveille "Tu as dit que tu le ferais cette semaine et rien...Aujourd'hui tu as fait la grasse matinée donc pas d'excuses lèves-toi et fais-le !".

Dites-vous qu'entre le moment où je me lève du lit et le moment de faire l'exercice, j'ai dû tourner entre le salon et la cuisine au moins 10 fois et je savais que j'avais le choix d'abandonner. Les nausées que je n'avais plus eue aussi intenses depuis très longtemps sont revenues. Je n'avais même pas fait un exercice que mon estomac était déjà retourné. J'ai compris qu'une partie de mon problème était psychosomatique et que la proposition de forcer les vomissements que je vais appeler "la theorie K'siff" était peut-être une solution.

J'ai donc fini par demander cette fameuse aide à Sip en lui révélant la "promesse" que je mettais faite à moi-même et les symptomes nauséeux. La calino-thérapie ne fonctionne pas, il me faut une méthode plus dure et c'est à moi de ne pas me renfermer sur moi-même quand il me poussera dans mes retranchements.

Il avait lui-même peur que le vrai "mode coach" n'affecte notre relation.

Tant pis, je prends le risque ! J'ai besoin de sortir de ce corps, j'ai besoin de passer ce plafond de verre si je veux atteindre la prochaine étape de ma vie. Je le sais ! J'ai juste besoin de sa béquille.


Tout cela pour vous montrer ici le premier jour du reste de ma vie, le jour où j'ai décidé que le démon que j'ai dans l'estomac (car maintenant, je me sens "possédée" par une force capricieuse qui me gâche la vie et non plus victime d'une maladie pour laquelle personne n'as de solution) ne m'empèchera plus de faire mes 4 min d'exercice qui me sépare de mon vrai moi, celle avec un corps équilibré, rayonnante, qui peut reprendre d'autres activités et améliorer ce qu'elle a à améliorer.


Écrire tout cela est une sorte d'exutoire et le publier est une manière de m'engager dans ce changement. J'espère que cette fois sera la bonne !


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